Journée de développement de Bolou-Kpéta, édition 2: Engagement citoyen, santé, économie et problème foncier au menu des échanges

Le développement local d’un milieu nécessite la participation active de tous les fils et filles. Et c’est ce qu’a compris le Comité Villageois de Développement (CVD) de Bolou-Kpéta dans la commune Zio 2 en initiant un cadre d’échanges et de partages dénommé « Journée de développement de Bolou-Kpéta». Cette initiative est appuyée par l’ONG Initiatives des Jeunes pour le Développement (IJD).

La 2ème édition de cette journée, placée sous le thème « Engagement citoyen pour relever les défis du développement local » s’est déroulée le samedi 24 août 2024 dans l’enceinte de l’église évangélique presbytérienne de Bolou-Kpeta en présence des conseillers municipaux, régionaux, du chef canton et des chefs de village de Bolou, des responsables des CVD et d’autres personnalités.
Ce fut une occasion pour les fils et filles de Bolou-Kpéta de relever les maux notamment l’insuffisance des infrastructures, l’accès difficile aux services de base, le manque d’opportunité pour les jeunes, accès difficile aux intrants agricoles, la délinquance juvénile qui freinent le développement du milieu et de proposer des solutions.

« L’édition 2, de la journée de développement est une réussite. Personne d’autre ne viendra construire ce village pour nous. En tant que ressortissants, nous devons donc non seulement soutenir les initiatives locales par des actions concrètes mais aussi apporter notre expertise. Notre engagement doit se traduire par des actions tangibles », a déclaré Koami Ahianyo, enseignant à la retraite et ressortissant de Bolou-Kpéta.
Le Directeur Exécutif de l’ONG-IJD, Pascal Edoh Agbové a entretenu l’assistance sur le thème de cette édition. Pour M. Agbové, on ne peut pas parler de développement local sans évoquer la cohésion entre les fils et filles. « Aujourd’hui nous devons nous organiser pour résoudre un certain nombre de problèmes sans attendre les pouvoirs publics. Et donc au nom de ces actions, nous avons demandé à chaque citoyen de s’impliquer davantage. Nous avons amené les participations à comprendre qu’aujourd’hui, les pouvoirs publics ne peuvent pas tout faire pour nous. Donc les problèmes du milieu devraient être analysés pour voir qu’est-ce que nous pouvons faire en tant que natifs, l’apport de la commune et l’Etat. Nous avons mis l’accent sur le travail en synergie et contribution des ressortissants, surtout des actions de développement au niveau local », a-t-il expliqué avant d’ajouter que « il y a certaines choses que nous ne pouvons pas faire individuellement et surtout pour faire le développement communautaire, il faut l’amour du prochain puis l’humilité, la compréhension. La définition d’une vision commune pour pouvoir vraiment travailler ensemble et les valeurs qui devaient régir les groupes de travail. C’est un élément important»
Les domaines de la santé et l’économie sont les deux grands axes sur lesquels le CVD appuyé par l’ONG-IJD ambitionne de travailler. « On ne peut pas faire le développement, si on n’est pas en bonne santé. Du coup nous avons mis l’accent sur l’agriculture et l’élevage. Au niveau de l’économie, nous avons pensé organiser les paysans en groupe de producteurs et éleveurs pour qu’ensemble nous puissions vraiment les aider à avoir accès au financement pour pouvoir développer ces domaines afin que nous puissions avoir des revenus pour participer au développement », a avancé Pascal Agbové.

Le Directeur Exécutif de IJD a demandé aux autorités administratives et traditionnelles de mettre un mécanisme en place pour décourager les auteurs de litiges fonciers. « Nous avons remarqué qu’au-delà de la pauvreté, les gens bradent les terrains à vil prix et cela n’est pas une bonne chose car si nous voulons développer l’agriculture et l’élevage, il nous faut des terrains. Nos chefs doivent mettre en place une politique pour décourager la vente de terrain anarchique donc aujourd’hui si nous vendons ces terrains, il nous saura difficile de réaliser des projets sociaux».
Bolou-Kpéta est l’un des villages du canton de Bolou et chef-lieu dudit canton. Situé à 15 Km de la ville de Tsévié, il est dans la commune Zio 2 (Préfecture du Zio).