Féminisation de la consommation des drogues au Togo : Pourquoi le ministère de la Santé doit parer au plus pressé

On a longtemps considéré au Togo que la consommation de substances toxiques agissant sur le système nerveux, communément appelées drogues, est l’apanage des hommes. Un cliché que vient démentir la réalité. Si les femmes ne consomment pas ces produits euphorisants plus que les hommes, du moins sont-elles en passe de leur livrer une rude concurrence dans ce domaine. Entre sorties, fêtes clandestines (ou pas) et soirées chicha entre potes, les femmes, jeunes pour la plupart, se donnent le mot pour montrer à leurs camarades masculins qu’elles savent elles aussi planer. Certaines se laissent ainsi aller par suivisme à la consommation de la chicha, d’autres adoptent cette pipe à eau utilisée pour fumer du tabac sans le regretter le moins du monde, et deviennent si bien accro qu’elles y ont recours comme si leur vie en dépendait. Le plus regrettable est que dans ce lot, certaines demoiselles, élèves, se laissent entraîner par ce penchant qui a tôt fait de les rendre dépendantes. Avec des effets dévastateurs que cela implique. Les études recensées démontrent que fumer la chicha augmente littéralement les risques de cancers du poumon, des lèvres, de la vessie et des voies aéro-digestives supérieures. L’utilisation de la chicha expose les fumeurs à des quantités de fumée beaucoup plus importantes que celles de la cigarette, en raison surtout de la durée des sessions de fumage. L’OMS a estimé qu’une cigarette est fumée en 8 à 12 bouffées sur une durée de 5 à 7 minutes, tandis que la chicha est fumée en 50 et 200 bouffées sur une durée bonjour de 40 à 60 minutes. Selon l’OMS, une seule séance de chicha ou de narguilé a le même impact sur la santé que le fait de fumer 20 ou 30 cigarettes, et les effets nocifs sur la santé sont semblables à ceux observés chez un fumeur régulier. Le système respiratoire et le système cardiovasculaire peuvent également être impactés, nous informe l’agence spécialisée de l’Organisation des Nations unies pour la santé publique. Le ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique se doit de faire une campagne d’envergure nationale, pour sensibiliser la jeunesse sur ces risques qui détruisent irréversiblement la vie humaine.